J’ai longtemps animé des stages durant l’été et j’ai toujours été frappée par l’attrait des plus jeunes pour le coloriage. A chaque temps libre, la plupart d’entre-eux s’emparaient de marqueurs ou de crayons. j’ai découvert à quel point cette activité que je trouvais pourtant limitante à la base, les aide à développer leur dextérité. Ce qui m’a toujours gênée, c’est surtout cette injonction du « il ne faut pas dépasser » qui est tellement limitante et frustrante. Et pourtant, en les regardant, j’ai réalisé à quel point le coloriage permet d’apprendre à contrôler ses mouvements et son crayon tout en augmentant petit à petit sa capacité d’attention et de concentration. Un autre aspect qui me dérangeait dans le coloriage était ce que l’on faisait du dessin une fois achevé. Trop souvent, il termine à la poubelle, faisant ainsi peu de cas du travail, parfois ardu, réalisé par l’enfant.
La genèse du projet
J’ai donc voulu donner une seconde vie et du sens à cet exercice souvent dévalorisé. L’idée m’est venue de découper des petits personnages en carton que l’on pouvait colorier. Une fois la tâche réalisée les enfants avaient la possibilité de les utiliser par la suite pour jouer et inventer des histoires. Lorsque les parents venaient les rechercher, ils montraient fièrement leurs réalisations et cela a rencontré beaucoup de succès. Forte de cette nouvelle expérience, j’ai décidé de créer des kits à colorier en cartons de récup’ (car pourquoi couper des arbres alors que des tonnes de papiers et cartons sont disponibles ?). Et pour cela il me fallait une associée spécialiste du carton…
Anaïs et la Brasserie de la Senne
J’ai découvert le travail d’Anaïs, fondatrice des « Cartons d’Anaïs », via le réseaux des Mompreneurs de Belgique. J’ai été emballée par sa capacité à transformer du vieux carton en un tas d’objets incroyables comme un bureau portable, un lit à étage, une étagère-chat, des cabines d’essayage démontables… Ce petit bout de femme volontaire, avec son diplôme d’architecte en poche et sa détermination à faire évoluer la planète dans le bons sens, m’a semblé la partenaire idéale pour ce projet de kits à colorier.
Après des tests de découpe laser sur différents types de cartons, nous opté pour du carton fin et relativement rigide semblable à celui qui sépare les éléments dans les emballages de meubles à monter. Alors que je venais de parler de mon projet à Anaïs, celle-ci a été contactée par la Brasserie de la Senne qui désiraient valoriser différement ses produits. Du coup, Anaïs y est allé avec l’idée de trouver des cartons qui pourraient convenir à l’idée et à la découpeuse laser. Elle est tombée sur des planches à la fois fines et rigides : les intercalaires de palette, des grandes planches de carton fin et solide qui ont exactement l’épaisseur et la rigidité idéales que nous recherchions pour concrétiser notre projet. Depuis lors, nous récupérons régulièrement les cartons à la Brasserie. La première étape consiste à trier les cartons sur place. Nous sélectionnons les plus belles planches et nous les coupons en deux pour les charger dans la voiture. Les cartons sont ensuite entreposés dans l’atelier d’Anaïs, à Schaerbeek, où ils sont gravés et coupés à la découpeuse laser. Les planches sont mises dans les sachets qui sont ensuite étiquetés et fermés par un oeillet avant d’arriver directement chez vous et faire briller les yeux des enfants !